Festival international de journalisme
Qui a dit que le journalisme de fond était mort ?
A la mi-juillet, le temps d’un grand week-end, Couthures-sur-Garonne se transforme en un immense lieu d’échanges et de rencontres autour de grands sujets d’actualités. À l’image de la revue XXI qui a créé ce festival en 2016, cet événement qui a depuis été repris par le groupe Le Monde, donne la parole à l’information grand format incarnée cette année par 127 personnalités aux horizons divers. Parmi elles des politiques, des journalistes issus des médias traditionnels ainsi que des youtubeurs, mais également des artistes et des scientifiques qui sont venus éclairer les débats.
7 grandes thématiques étaient à l’honneur développées pour chacune d’entre elles en 9 conférences afin de prendre le temps de comprendre les multiples facettes d’une problématique tout en donnant du rythme aux journées. A titre d’exemple, citons celle du complotisme « la vérité est ailleurs ? » ou encore celle de la blessure coloniale. Retrouvez l’intégralité du programme du festival international du journalisme.
On ne sait pas si tous les journalistes partageant cette vision que défendait Albert Londres étaient présents, formant comme un village d’irréductible gaulois, où si ces journalistes étaient des émissaires de toute une profession, mais ce qui est sûr c’est que ça ressource et ça rassure, loin de cette information fait d’instantanéité et de l’approximation qui l’accompagne. Mon festival a commencé par une divine surprise quand j’ai entendu le philosophe des sciences, Etienne Klein. Poussant tour à tour les ingénieurs, grands absents des débats ici comme ailleurs à s’engager, tous comme les modérés afin qu’ils prennent la parole « sans modération » pour ne pas laisser tous les espaces aux extrémistes des opinions. Puis, afin d’encourager chacun dans la voie de la connaissance, le philosophe est venu décrire le pic de jouissance ressenti, quand après avoir fait l’effort de comprendre parfaitement un sujet, nous percevons enfin toute l’étendue du concept scientifique.
Et la richesse de ce festival continue au gré des déambulations dans ce village du Lot-et-Garonne. Les habitants ouvrent leur porte à des expositions temporaires de photographies, à une librairie éphémère, à des massages en immersion sonore, ou à des dégustations de vins du terroir. D’ailleurs, de nombreux acteurs locaux participent à ancrer ce festival au sein de cette région du Sud-Ouest : journalistes et historiens bien sûr, mais également traiteurs, brasseurs et agriculteurs (coup de cœur pour la glace au lait de brebis dégustée sur les bords de la Garonne avec mon fiston qui me l’avait conseillée tout comme ce festival ! !). Films engagés en journée, concerts et lectures le soir, mais surtout cette délicieuse atmosphère de proximité qui facilite les différents échanges avec les intervenants, lors des conférences ou des ateliers organisés en petits groupes, lors de séances de dédicaces ou tout simplement autour d’un verre, à la nuit tombée, pour refaire le monde. Et qu’importe de ne pas pouvoir tout voir ou tout faire. L’essentiel est d’être là au milieu de ce tourbillon intellectuel qui élève la conscience par la connaissance.