RENCONTRE DU 3ème TYPE

Visuel extrait du film "Muscadet vins de Nantes" - ©Victor & Lola

SILENCE ON TOURNE CHEZ VICTOR & LOLA

L’emplacement est singulier. D’un côté débouchant sur une rue résidentielle à sens unique et de l’autre sur un boulevard qui prend la suite de l’hôpital Saint-Jacques. Ce genre de boulevard qui borde les cimetières et les funérariums, que les quelques commerces de proximité peinent à égayer.

 

Franchi le portail, une allée privative très minérale nous accueille, bordée de murs en pierre renforcés de poutres métalliques à rivets, signant une époque et une ingénierie française. Un lieu atypique, construit vraisemblablement sur un ancien atelier, que le XXᵉ siècle a vu s’élever à coups de labeur et de création, puis s’endormir jusqu’à passer inaperçu, à l’image de cet exode industriel qui a inlassablement repoussé au-delà du périph’ ses fabriques, dans des zones artisanales « pasteurisées », délaissant le centre et son histoire au tertiaire et aux logements.

Au milieu de ce passage, un renfoncement comme une petite oasis de verdure urbaine devant une bâtisse contemporaine à étage.

Bienvenue, c’est ici, au rez-de-chaussée que l’agence audiovisuelle nantaise Victor & Lola a élu domicile.

 

Sébastien, co-fondateur et Albane, alternante en master à Audencia nous y reçoivent, chaleureusement. Un antre créatif, une petite caverne aux mille films que les grandes baies en façade s’efforcent d’éclairer jusqu’au fond comme pour mieux donner vie aux rêves d’histoires qui naissent ici. Entourés de bibliothèques et d’icônes d’éternel ado, deux canapés à la couleur rouge trônent au milieu de la pièce. Le cinéma n’est jamais loin.

 

Les présentations se font, Erwan qui nous a rassemblé n’est pas oublié « of course ». Mais on ne s’attarde pas sur « nous », mais plutôt sur comment nous voyons nos métiers, comment nous faisons les choses. De ces parcours, de ces clients, de ces parallèles naissent de nombreux points communs, comme ce besoin d’être utile à la société et de ne pas être dans un paraître mal placé. Cette faculté aussi de mêler, d’hybrider les codes pour que l’art et la culture puissent s’immiscer dans des univers de marques. Cette recherche de l’utilité et du plaisir d’exercer un métier communicant qui nous est cher. Cette part de laisser s’exprimer le fond et de mettre la forme à son service comme des passeurs d’un contenu sublimé.

Sébastien nous fait vibrer à l’évocation de ces 40 clips réalisés pour des artistes émergents, du moins au début à l’image de KO KO MO

 

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Puis l’on visionne un court métrage pour promouvoir l’élixir du pays nantais, l’or blanc, où comment montrer la typicité d’un vin de manière créative sans tomber dans un certain cliché d’un terroir suranné mais au contraire, aller chercher l’environnement profond de ce vin qui a su élargir son marché et ses passionnés à mesure que sa qualité s’appréciait. Si les pages du Monde ont mis à l’honneur le Muscadet, Victor & Lola l’ont magnifié.

 

 

Il y a ensuite les engagements de ses créateurs qui font bouger le territoire au-delà de l’agence, à l’image pour Sébastien de sa participation à l’association Pick up et de feu « Transfert » à Rezé, où comment faire vivre « le spectacle vivant » dans un quartier qui se cherche.

 

Lieu iconoclaste, lieu de création, lieu de spectacles vivants. Transfert un lieu aimé des Maquis'art - ©The French Maquis'Art, Photographie Nicolas Renaud

 

Derrière cette frénésie, n’y a-t-il pas une quête de silence ? Ce silence comme un refus de l’immédiateté. Ne pas se lancer tête baissée, ne pas se laisser emporter par le souhait d’une demande hâtive, mais prendre le temps de la réflexion, de l’atteinte du but pour faire ressortir la mission et l’engagement premier. Une grande place est alors laissée aux rencontres, aux échanges, à l’écriture comme aux repérages. Si rien n’est hasard, il faut aussi laisser la place à l’intuition, souvent meilleure conseillère, afin que la prise d’images soit le reflet d’une pensée construite, le goût de la recherche et que la dimension artistique enlève la sueur de l’effort pour en faire une œuvre originale.

 

Nous ressortons de là avec une folle envie de travailler ensemble. De mêler nos forces et nos sensibilités sur de beaux projets, porteur de sens et de liberté artistique.

 

La rencontre est un moment suspendu qui permet de percevoir ce que d’autres que nous vivent en même temps, dans un monde proche.

La belle rencontre est une découverte de l’imaginaire de l’autre. Et quand les deux imaginaires se superposent jusqu’à en être presque similaires, on a l’impression de se connaître depuis très longtemps.

 

Alors oui, nous sommes peut-être des OVNI, mais par l’étroitesse et l’intensité du moment, ce fut un vrai et bel échange, une rencontre du troisième type !

 

source et crédit : Film: Victor & Lola  Musique: Ko ko Mo, Texte et Photo: The French Maquis’art / Emmanuel Naffrechoux / Nicolas Renaud

Libre échange