UN LIEU DE CARACTÈRES

Photographie ©Emmanuel Naffrechoux

 

Musée de l’Imprimerie ancienne – Blain

 

On ne passe rarement sa porte par hasard. D’abord parce qu’elle est bien cachée, à l’abri des regards et des convoitises, derrière les douves du château de la Groulais, il faut franchir un pont, une herse puis encore, sur quelques mètres, se faufiler jusqu’à sa porte d’entrée.

 

Château de la Groulais à Blain - Photographie ©Emmanuel Naffrechoux

Une réserve de biodiversité de l’impression

Ensuite, son nom peut en refroidir certains : un « musée » qui plus est de l’imprimerie « ancienne ». Mais ce lieu n’est pas un cimetière des éléphants où tout est figé et en voie de disparition ! C’est plutôt une réserve de biodiversité de l’impression où chaque machine est en état de fonctionnement et revit selon les événements et les humeurs de ces amis des arts graphiques (AMAGRAPH).

 

La première à vous cueillir sur le pas de la porte c’est celle de Gutenberg, spartiate mais efficace, tout aussi facile à réparer qu’à comprendre. Ici la plupart des procédés d’impression sont représentés : la typographie bien sûr, la linotype (machine hybride entre une machine à écrire et une presse d’impression), la taille douce et même la lithographie qui permet d’imprimer depuis des pierres encrées. Un procédé lent qui exige une grande technicité. Si les machines sont à l’honneur, les murs ne sont pas en reste avec comme parement ces quelques rares exemplaires de travaux effectués par des typographes et graveurs. De quoi coloriser ces murs du XII ème siècle mainte fois remaniés.

 

 

 

Guidés avec passion par Bernard Trivière, président de l’association, nous lui faisons une requête, allez découvrir la réserve de papier. Après quelques marches sur un escalier en bois, nous découvrons une salle immense, sorte de grenier monumental. On perd la notion d’espace dans ce lieu si haut, si beau.

 

 

 

Des fresques al fresco enrichissent les murs et me plongent dans mon adolescence et mes souvenirs maternelles. Au gré des pas, les stocks de papier se dessinent mais l’endroit est tellement fort que nous oublions pourquoi nous sommes montés. On ressent ici toute l’âme du château et on imagine qu’un simple souffle suffirait à le réveiller.

 

Photographie ©Nicolas Renaud

 

 

Au moment où l’on redécouvre l’ingéniosité des low tech, ce lieu ouvert au public est passionnant et peut susciter des vocations.

 

Merci à l’association de nous avoir ouvert ses portes, nul doute que nous allons revenir !

 

Pour The French Maquis’Art ce n’est décidément pas un musée mais un atelier d’art.

 

Photographie ©Emmanuel Naffrechoux

 

 

Libre échange